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Victoire ! Le viticulteur bio Thibault Liger-Belair, poursuivi pour refus de traitement insecticide sur ses vignes, a été relaxé ce mardi 15 décembre 2015 par le tribunal de Villefranche-sur-Saône.
Thibault Liger-Belair, viticulteur bio de Nuits-Saint-Georges et de Moulin-à-Vent, a été poursuivi en justice car il avait refusé de respecter un arrêté de la préfecture de Saône-et-Loire l'enjoignant d'épandre un insecticide toxique sur ces vignes bio.
Parce que certaines parcelles étaient exposées à la flavescence dorée, maladie transmise par un petit insecte, la cicadelle, le préfet de Saône-et-Loire avait en effet signé un arrêté obligeant l'ensemble des viticulteurs du département à traiter préventivement leurs vignes.
Le 15 décembre 2015, le viticulteur a été relaxé, après 3 ans de procédure. C'est une erreur administrative qui a permis l'abandon des poursuites : le tribunal a en effet estimé que l'arrêté préfectoral exigeant qu'il procède à des traitements insecticides était nul parce qu'il n'avait pas été validé par le ministre de l'Agriculture. Mais Thibault Liger-Belair a également convaincu le tribunal qu'il était plus important et aussi efficace de respecter la biodiversité présente dans les vignobles et de se servir des écosytèmes naturels pour prévenir cette maladie plutôt que d'utiliser un insecticide toxique .
Après Emmanuel Giboulot, un vigneron bio qui avait été condamné par la justice pour ne pas avoir traité ses vignes avec des pesticides , et qui a finalement été relaxé par la cour d'appel de Dijon en décembre 2014, Thibault Liger-Belair gagne également son combat pour le bio !
Les Français ont été nombreux à la soutenir, ainsi que de nombreuses associations et de nombreux médias, comme le journal bioaddict.fr. Une pétition lancée par l'association "Agir pour l'environnement" et demandant l'abandon des poursuites contre Thibault Liger-Belair , a été signée par plus de 40 000 personnes.
"Merci encore de votre engagement à nos côtés qui a permis de faire entendre la voix de toutes celles et ceux qui ne supportent plus les dérives d'un système agricole qui marche sur la tête. Les écosystèmes ne doivent plus être perçus comme l'ennemi à éradiquer mais un environnement à prendre en compte afin de nouer une nouvelle relation au vivant" commente l'association Agir pour l'environnement dans un communiqué.
Cette décision de justice , qui s'ajoute à l'acquittement d'Emmanuel Giboulot, est un vrai bouleversement, car non seulement elle donne raison à des résistants aux pesticides, mais elle reconnait aussi en creux que leurs méthodes bio respectueuses de la nature peuvent être aussi efficaces que les produits chimiques pourtant présentés comme la panacée.
Mille bravos à ces résistants bio qui se battent pour la préservation de la biodiversité et de notre santé, et qui ont eu le courage d'affronter la justice pour faire reconnaître leurs convictions. Trinquons à leur santé et pour les remercier de protéger la nôtre !